KOWEÏT - Actualité (1990-1996)

KOWEÏT - Actualité (1990-1996)
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État du Koweït

Politique intérieure

Le 10 juin 1990 a lieu l’élection du Conseil national transitoire, organe consultatif destiné à remplacer l’Assemblée nationale dissoute en 1986. La répression du mouvement en faveur du rétablissement de la démocratie s’est accrue dans les mois précédant l’élection.

Le 4 mars 1991, Cheikh Saad al-Abdallah al-Salem al-Sabah, prince héritier et Premier ministre, exilé en Arabie Saoudite depuis le début de l’invasion irakienne, regagne l’émirat. Saccagé, pillé et désorganisé, le pays ne dispose plus ni d’eau, ni d’électricité, ni de télécommunications. Incendiés par les Irakiens, la plupart des puits de pétrole brûlent toujours en dégageant un épais nuage polluant. Tandis que les présumés «collaborateurs» de l’occupant, notamment des Palestiniens, font l’objet de représailles, des voix s’élèvent pour critiquer l’inaction et l’incompétence du gouvernement, réclamer l’instauration de la démocratie et dénoncer de prétendus complots destinés à éliminer toute opposition au pouvoir absolu de la famille régnante des Sabah. Le 7, Cheikh Saad promet de prochaines élections générales et le rétablissement de la Constitution de 1962 suspendue en 1986. Les premiers prisonniers koweïtiens sont relâchés par l’Irak. Le 14, l’émir Cheikh Jaber al-Ahmad al-Sabah rentre discrètement à Koweït.

Le 19 avril, Amnesty International publie un rapport qui dénonce les «arrestations arbitraires, tortures et meurtres» commis au Koweït depuis le retour des autorités légales. Les Palestiniens en sont les principales victimes.

Le 20 avril, le prince héritier Saad présente son nouveau gouvernement. L’opposition, qui réclamait un gouvernement d’union nationale, dénonce la prépondérance que la famille régnante conserve dans la nouvelle équipe.

Le 5 octobre 1992 se déroulent les premières élections depuis la suspension de la Constitution de 1962 et la dissolution du dernier Parlement élu en 1986. Seuls votent les hommes âgés d’au moins 21 ans et dont la famille était installée dans l’émirat avant 1921. L’opposition démocratique et islamique remporte une victoire en obtenant 29 des 50 sièges du Conseil national.

Le 14 avril 1994, le Premier ministre procède à un remaniement du gouvernement destiné à réduire l’influence en son sein des formations islamistes. Celles-ci prônaient une révision constitutionnelle visant à faire de la charia la seule source légale.

En mars 1996, les femmes manifestent en vain pour obtenir les droits de vote et d’éligibilité.

En avril, un attentat contre le quotidien Arab Times illustre la permanence d’un activisme islamiste dans l’émirat.

Le 7 octobre, les candidats progouvernementaux remportent les élections législatives. Le prince héritier Saad est confirmé à la tête du gouvernement au sein duquel Issa Mazeedi, membre de la communauté chiite, est nommé ministre du Pétrole.

Vie économique

En 1990, l’invasion par l’armée irakienne ne met pas fin à l’existence du Koweït. Possédant le revenu par habitant le plus élevé du monde, il survit à l’étranger dans le domaine financier, devenant ainsi le premier pays «offshore». Le gouvernement en exil reprend en main la gestion d’un empire financier évalué entre 120 et 150 milliards de dollars, répartis entre divers pays.

En 1991, après le retrait des Irakiens, l’activité reprend progressivement dans le domaine pétrolier, plus difficilement dans le secteur financier. Le 6 novembre, le dernier des 732 puits de pétrole incendiés par les Irakiens en février est éteint. Les dommages matériels sont évalués par les Nations unies à 20 milliards de dollars. Les 22 milliards promis pour le financement de l’opération Tempête du désert sont entièrement versés à la fin de l’année. Les autorités empruntent jusqu’à 30 milliards de dollars sur le marché international des capitaux.

En 1993, la restauration des capacités pétrolières permet d’atténuer le poids des emprunts contractés pour la reconstruction du pays. L’émirat envisage toutefois un accroissement de la fiscalité pour tenir compte d’une importante fuite des capitaux et de fraudes colossales aux dépens du trésor constitué en prévision de l’après-pétrole.

En 1994, le financement d’un important programme d’armement et d’un généreux système de protection sociale, au moment où les cours du pétrole fléchissent, oblige le gouvernement à recourir aux privatisations, en raison du refus du Parlement de créer des impôts nouveaux. Après 3 ans de travaux de reconstruction, le pays retrouve la capacité de raffinage qu’il possédait avant la guerre du Golfe, soit 780 000 barils par jour.

En 1995, la production de pétrole dépasse son niveau d’avant la guerre du Golfe, en atteignant 2 millions de barils par jour. Le Parlement n’accepte de voter le budget qui prévoit un solde négatif qu’en échange de l’engagement du gouvernement de présenter un plan de réduction des dépenses de l’État. Le gouvernement obtient le vote d’une loi allégeant les conditions de remboursement d’une dette privée de près de 18 milliards de dollars contractée auprès de l’État par d’importantes personnalités de l’émirat, à la suite du rachat par celui-ci des créances bancaires douteuses.

En 1996, le gouvernement adopte un plan quinquennal de réduction du déficit budgétaire. La hausse des cours du pétrole favorise le début de son application. Le budget 1996-1997 prévoit un déficit de 4 milliards de dollars.

En avril, le plan de résorption de la dette privée entre en vigueur: 1,2 milliard de dollars sont remboursés à l’État par des particuliers.

Relations internationales

Le 2 août 1990, des troupes irakiennes, qui avaient été massées à la frontière depuis le 24 juillet, envahissent le Koweït et occupent la capitale sans rencontrer beaucoup de résistance: la supériorité militaire irakienne est écrasante. L’émir Cheikh Jaber al-Ahmad al-Sabah se réfugie en Arabie Saoudite. Le Conseil de sécurité de l’O.N.U. demande le «retrait immédiat et inconditionnel» des forces irakiennes. Le 6, il adopte une résolution qui instaure le boycottage commercial, financier et militaire de l’Irak. Le 8, Bagdad annonce la «fusion totale et irréversible» de l’Irak et du Koweït. Le 29 novembre, le Conseil de sécurité adopte la résolution 678 qui autorise les États membres à «user de tous les moyens nécessaires» après le 15 janvier pour faire respecter les 11 précédentes résolutions relatives à la crise du Golfe.

Le 17 janvier 1991, la coalition anti-irakienne engage l’opération Tempête du désert, pour libérer le Koweït. Des objectifs militaires irakiens et koweïtiens sont la cible d’intenses bombardements. Le 24 février, le président américain George Bush annonce le déclenchement de l’offensive terrestre. Le 27, après avoir libéré la moitié du territoire koweïtien, les forces coalisées pénètrent dans Koweït, abandonnée par les Irakiens. George Bush annonce la «suspension des actions offensives» à partir du 28. Un cessez-le-feu provisoire s’établit sur le terrain. Le 3 avril, le Conseil de sécurité de l’O.N.U. adopte la résolution 687 qui fixe les conditions d’un cessez-le-feu définitif dans le Golfe. Bagdad devra notamment payer des dommages de guerre au Koweït.

Du 10 au 13 janvier 1993, des soldats irakiens effectuent une série d’incursions en territoire koweïtien afin de récupérer des armes dissimulées lors de la guerre du Golfe. Le 13, George Bush annonce l’envoi au Koweït de 1 250 hommes afin de repousser toute nouvelle incursion irakienne.

Le 19 septembre, le Koweït se rallie à l’accord de paix israélo-palestinien signé le 13 à Washington.

En octobre 1994, le mouvement de troupes irakiennes en direction de la frontière avec le Koweït provoque la réaction immédiate des États-Unis qui décident l’envoi de renforts dans la région. Le 11, Bagdad annonce le retrait de ses troupes.

Le 10 novembre, sous la pression de la Russie, l’Irak reconnaît la souveraineté du Koweït et l’inviolabilité de ses frontières.

Le 14 février 1996, le prince héritier Saad annonce la normalisation des relations de son pays avec la Jordanie. Celles-ci avaient été affectées par l’appui apporté par Amman à Bagdad lors de la crise du Golfe, en 1990-1991.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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